
Entre eux, une alliance qui fait recette !01 07 2025
Financer un projet, c'est tout d'abord l'expérimenter, le détecter, le questionner, puis l'accompagner dans le temps. Nous avons réuni autour de notre micro 3 personnes au cœur du projet messin baptisé : la Gamelle Étudiante. Une rencontre savoureuse entre Victor Defernez, actuel Président de la Gamelle étudiante, Martine Fournier, Chargée de mission Fondation en Grand-Est et Maria Grolier-Iglesias, représentante des sociétaires Macif qui siège au sein de la Commission Fondation Macif en région Grand Est.
Martine, comment avez-vous entendu parler de la Gamelle étudiante ?
Martine Fournier : "J' ai entendu pour la première fois parler de la Gamelle Étudiante en 2022. J'étais au Filon, un incubateur de projets sur le territoire de la Moselle, une structure que j'accompagnais déjà et qui nous a permis de sourcer ce projet étudiant sur le campus de Saulcy, à Metz. La première fois que j'ai rencontré Clémentine Dubarry, la toute première salariée et Cheffe de cuisine du projet, j'ai eu un vrai coup de cœur. Clémentine, c'est le mouton à 5 pattes. Elle est passionnée de cuisine mais c'est aussi une formidable organisatrice. Et la voir se démener avec enthousiasme avec tous les autres jeunes embarqués sur ce projet, alors même qu'ils doivent poursuivre parallèlement leur étude, ça donne vraiment de l'espoir.
Victor, racontez-nous un peu votre projet ?
Victor Defernez : "La Gamelle étudiante est un projet de cantine solidaire, centré sur le bien-manger, porté par des étudiants pour des étudiants. On veut être une alternative aux propositions alimentaires du Campus en insistant sur le fait maison, le végétarien et le local avec un prix qui reste accessible à 5€ entrée/plat/dessert. Clémentine, la cheffe cuisinière, s'approvisionne en vrac, en circuit court, et auprès des producteurs locaux. C'est très important pour nous cette logique locale. On veut aussi être un espace cool, un espace de soutien et d'écoute. J'ai participé à la construction de l'association et de ce projet. On se rendait compte des limites du modèle alimentaire proposé et de la précarité alimentaire des étudiants. On a réussi à mobiliser d'autres associations, des professeurs et des bénévoles. En venant avec des chiffres et une enquête, grâce à l'accompagnement du Filon, on a pu convaincre des financeurs comme la Fondation Macif alors même qu'on n'avait pas encore de local. Au-delà du financement, leur soutien et leur écoute sont précieux. Et on a développé plus récemment des ateliers de cuisine avec Clémentine avec des légumes qu'on n'a pas l'habitude de cuisiner.
Maria, qu'est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
Maria : " Martine nous a présenté ce projet en février 2022, lors d'une commission Fondation dans laquelle je siège 4 fois par an en tant que représentante des sociétaires Macif de ma région. L'objectif du projet, à savoir rendre l'alimentation saine accessible à tous est presque un enjeu de santé publique, en particulier auprès des jeunes, peu habitués à l'alimentation végétale et à la cuisine. C'est un projet qui a su embarquer tout un écosystème autour de lui : le Crous, mais aussi d'autres associations, comme les Petites Cantines - un projet de lien social dans les quartiers via des ateliers cuisine partagés entre habitants, qu'on a aussi soutenu à la Fondation d'ailleurs. La mobilisation des étudiants est également très importante et c'est une clé de succès du projet ."
Martine : " On peut aussi souligner le caractère innovant du projet. C'est un projet porté par des jeunes, pour des jeunes. A ma connaissance, à l'époque, c'était une initiative a priori unique en France de lieu dédié à une alimentation saine et davantage végétale pour être plus vertueuse par rapport à l'environnement. Un projet qui a coché toutes les cases pour nous : innovation sociale mais aussi santé, environnement et accès à une alimentation saine pour des publics fragiles. Le lieu n'existait pas encore lorsqu'on s'est rencontré. Ça a démarré par un salon de thé. Aujourd'hui c'est une véritable cantine. On a monté ensemble le dossier et comme souvent avec les projets portés par des étudiants, ce fut une vraie et belle rencontre."
Victor, le mot de la fin ?
On peut faire du pas cher et du bon ! et apprendre à cuisiner facilement, même à des jeunes ! Et surtout, on espère faire grandir ce projet, faire venir des chefs et que ce projet puisse donner des idées à d'autres jeunes, sur d'autres campus, pour qu'il y ait plein de petites gamelles partout en France.